«Dominique Leclerc est une artiste qui fait carrière à repérer les « signaux faibles » et à les transposer en créations multidisciplinaires aux thématiques avant-gardistes.»
« Pour la créatrice, il ne s’agit pas de refuser cette révolution de l’intelligence artificielle. Mais elle nous invite à « rêver le numérique autrement ».
DOMPTER L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE GRÂCE AU THÉÂTRE ALEXANDRE SIROIS ⎮ LA PRESSE « Ce n’est pas le futur qui me fait peur. C’est le présent. C’est l’absence de discussions. »
«Dominique Leclerc estime que nous voulons devenir à peu près nos propres créateurs. La dramaturge observe que les êtres humains veulent prendre totalement le contrôle de leur corps et ambitionnent de ralentir le processus de vieillissement grâce à la technologie.»
DÉFAIRE LE MONDE AVEC COLIN BOUDRIAS ET EMMA BERTHOU
«On se demande il faut combien de technologie dans un corps pour qu'il ne soit plus humain? On parle d'antennes pour voir les couleurs, de cryogénisation bref, discussion normale sur le transhumanisme avec Dominique Leclerc, actrice, dramaturge et co-directrice de Posthumains, une compagnie de création qui s'intéresse à l'impact du développement des technologies sur l'individu.»
« Finalement, le spectacle, c’est un tricot entre le présent et des futurs hypothétiques, me dit-elle. En 1940, si on avait demandé aux gens s’il était possible d’aller sur la Lune, ils auraient répondu que non ! Qu’est-ce qui se peut réellement, dans un avenir proche ? Je ne le sais pas ! En ce moment, j’essaie juste d’habiter le trouble. Habiter ce monde qui n’a pas de sens. »
« Il y a beaucoup de confusion, surtout dans la langue française, entre transhumanisme et post-humanisme », note la créatrice, spécifiant qu’elle se voit « obligée de faire de grosses généralités » pour distinguer entre le premier, mouvement contrasté mais très technophile, qui veut créer un « surhumain », et le second, plus « culturophile, post-dualisme, post-anthropocentrique ». « On voit avec la pandémie, avec l’urgence climatique, que ça ne marche plus, de mettre l’humain au centre. Il faut se repositionner. » Et le post-humanisme, qui voit l’humain comme une notion plurielle, qui n’est pas que la technologie qu’il crée, mais aussi « l’environnement avec lequel on est constamment en relation », lui parle désormais bien davantage que le transhumanisme.»
ENTRETIEN
REPENSER LA VIE ARTIFICIELLE AVEC NATHALIE GAUCHER ⎮ UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL, INVEN-T, HINNOVIC, IN FIERI, CONSORTIUM-SN
«Il y a une urgence que les gens s’approprient cette réflexion. Post humains, c’est une façon de vulgariser et de démystifier la thématique, de la rendre accessible, intéressante.»
«On transfère beaucoup de choses, plus qu’on pense, dans la machine. Chaque jour on laisse aller un peu de liberté et on clique sur “oui” sans trop réfléchir. On n’a pas encore de recul, et c’est ce qui rend les choses compliquées. Mais on peut quand même essayer de prendre une petite distance.»
«People who are healthy might find it easy to oppose transhumanism. But if you fall ill, suffer a life shock, it’s rare that you will say no to a pill that will help or cure you. When you suffer, and there’s a solution, you take it.»
"Les ouvrages théoriques et les œuvres de science-fiction m’apportent beaucoup, mais ce sont les rencontres avec des gens qui se définissent comme cyborgs, biohackers ou transhumanistes qui me nourrissent le plus."